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- LES OUTILS DE LA MEDECINE ANCESTRALE CHINOISE -

針灸  Zhēn Jiǔ - Acupuncture et Moxibustion

 L'acupuncture est probablement la pratique de la médecine chinoise la mieux connue en occident, et sûrement la plus utilisée. Le caractère chinois Zhēn, signifiant "aiguille" est suivi du caractère Jiǔ qui signifie "cautérisation" ou "chaleur". Ensemble, ces deux sinogrammes nous indiquent une idée de puncture et de chaleur/feu dans une même technique. L'acupuncture n'est qu'une partie de la médecine chinoise , comporte de nombreuses autres méthodes thérapeutiques. 

 L'acupuncture chinoise, consiste en l'insertion de fines aiguilles stériles dans des points très précis (appelés "points d'acupuncture") disséminés de façon régulière sur la totalité de la surface de notre corps.

 Ces points longent pour la plupart, les "canaux de circulation", ces lignes qui parcourent l'ensemble du corps de la tête aux pieds, pour former un véritable réseau. Ce réseau complexe met en relation la surface du corps et sa profondeur, le haut et le bas, la gauche et la droite, ainsi que toutes les zones du corps entres elles, pour maintenir l'organisme en une unité cohérente et interactive, comme ensserré dans les mailles d'un filet.

 A travers ce réseau, circule une Enegie vitale et essentielle, que les Chinois nomment   (Ki en japonais, khí en vietnamien, Prāṇa en sanskrit, Pneuma en grec...).

 La principre premier de la médecine chinoise est donc d'agir sur ce Qì pour tenter de maintenir l'équilibre naturel et harmonieux du souffle Yīn Yáng de l'individu, afin de l'accompagner dans son maintien naturel de bonne santé. Lorsque cet équilibre entre le yīn et le yáng est rompu, nous tentons alors de le rétablir, car ce déséquilibre est à l'origine de l'apparition de nombreux types de maladies.

La moxibustion est indissociable de l'acupuncture, elles sont comme les deux faces d'une même pièce de monnaie, les deux versants d'une montagne.

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灸法  Jiǔ Fǎ - Moxibustion

 La moxibustion est depuis toujours associée à l'acupuncture chinoise et elle se pratique en brûlant une plante appelée l'armoise ( ài yè 艾叶 en chinois ou Folium Artemisiae Argyi pour son nom pharmaceutique).

 Cette armoise préalablement préparée, séchée et réduite en poudre fine, va nous servir à réchauffer, de façon plus ou moins directe, des zones du corps, dans le but de les débloquer et de les soulager en réactivant toutes les circulations bloquées ou ralenties ( Sang, liquides organiques ou Energie ) afin de libérér les accumulations et dénouer les blocages qui vont entrainer des douleurs ou sensations désagréables d'engourdissements.

 Plusieurs manières d'appliquer la moxibustion sont possibles. L'une des plus communes est sous la forme  d'un "cigare" que l'on rapproche de la peau afin de réchauffer une zone du corps en douceur. Une autre méthode est d'utiliser cette armoise, roulée en boules qui sont posées directement sur la peau ( ou sur une couche d'ail, de sel ou de gingembre par exemple), ou encore accrochées au manche d'une aiguille d'acupuncture. On peut également utiliser une boite en bambou, trouée et remplie d'armoise allumée, qui va a libérer sa chaleur plus largement et intensément et va donc réchauffer des zones plus importantes.

 Une méthode particulièrement efficace nommée moxibustion "en grain de riz", consiste à rouler de l'armoise entre nos doigts pour obtenir la forme et la taille d'un grain de riz, pour ensuite les disposer tout autour de la zone à soigner. Bien d'autres méthodes sont envisageables mais elles ont toutes en commun ce bien-être ressenti en fin de séance.

中藥 Zhōng Yào - Pharmacopée traditionnelle

 Depuis l' Antiquité l 'utilisation des plantes a constitué le procédé thérapeutique majeur auquel ont eu recours les chinois pour lutter contre les maladies.

 Le savoir des Anciens a toujours fait l'objet d'études approfondies et a été compilé au fil des siècles dans de nombreux ouvrages consacrés aux drogues traditionnelles chinoises appelées "racines- herbes" (Běn Cǎo 本草).

 Cueillies dans leur millieu naturel ou cultivées par l'homme, les drogues chinoises sont dans leur grande majorité d'origine végétale, certaines sont d'origine minérale et une petite quantité restent d'origine animale.  C'est aussi la raison pour laquelle la pharmacopée traditionnelle chinoise et bien plus qu'une simple phytothérapie (qui elle, ne s'intéresse qu'aux plantes).

 Cette médecine obéit à des règles précises élaborées à partir d'une très longue tradition d'expérience et constitue une méthode sûre et efficace destinée à l'ensemble des troubles et pathologies.

 Le niveau le plus élevé de maîtrise de cette science des substances médicinales chinoise réside sans aucun doute dans l'art de savoir les associer entre elles, selon des combinaisons précices, complexes et subtiles, et en tenant compte de leur nature, saveur ainsi que des "mouvement" respectifs qu'elles opèrent dans l'organisme. L'exellence de l'art est atteinte lorsque que le praticien maitrise également les différents modes de préparation des substances (ex: grillée au jaune, au brun, sautée au vin, au vinaigre, au sucre ou trempée , braises ou feu doux etc...) afin d'en modifier les actions , les mouvements et les tropismes initiaux.

 la pharmacopée traditionnelle chinoise est un trésor universel dont chacun est en droit de bénéficier.

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食療 Shí Liáo - Diétothérapie (traitements par l'alimentation)

 Oui, on parle bien ici de l'art de soigner par (et  avec) les aliments !
De la prévention des maladies jusqu'à leurs traitements lorsqu'elles sont malheureusement déjà installées, la sagesse alimentaire chinoise nous amène à revoir et à repenser toute notre manière de nous alimenter au quotidien.
Nous avons tous déjà entendu parler de ces pays asiatiques, où une quantité impréssionnante de centenaires restent en excellente forme physique, travaillent et continuent leurs activités sportives comme si de rien n'était... Quel est donc leur secret de longévité et de bonne santé?
La diéthétique chinoise intègre tous les aspects d'une bonne alimentation ainsi que tous les troubles liés à nos différents comportements alimentaires, la gestion du surpoids ou de la maigreur, les notions de "poids idéal", les principes essentiels d'un repas de qualité, les erreurs communes à ne plus commettre, l'équilibre alimentaire, les notions de saveurs, de natures et de vitalité de nos aliments, les différents  mode de cuisson pour les conserver et les aliments eux mêmes, bien évidemment.
Très différente de la diététique occidentale, de part ses principes , ses actions et ses mises en application, la diétetique chinoise est un joyau qui pourrait même se confondre avec la pharmacopée tant leurs principes de traitements sont proches et leurs résultats impressionnants. D'ailleurs, bon nombres d'aliments sont aussi des substances médicinales et vice versa.
  Les grands principes de la diététique et du "bien manger" à la chinoise au service de notre santé!

推拿按摩  Tuī Ná Àn Mó - Massage thérapeutique

 Les caractères chinois 推 拿 Tuī Ná, signifient littéralement "pousser et saisir", et sont suivis des caractères

按 摩 Àn Mó, qui signifient "presser et frotter". Nous avons ici, quatre des nombreuses catégories (une cinquantaine) de techniques utilisées en massage thérapeutique chinois: pousser, saisir, presser, frotter.

Le Tuī Ná diffère radicalement des techniques de massage occidental, surtout grâce aux principes énergétiques sur lesquels il pose ses fondements. En effet, il utilise le réseau des canaux et les points d'acupuncture, le concept de Yīn Yáng, la conception globale de l’individu et il suit les règles d’analyse, les principes fondamentaux et les méthodes spécifiques propre à la médecine chinoise.

 Etant l'une des pratiques manuelle la plus élaborée et la plus aboutie qu'il soit, le tuī ná àn mó se distingue par sa quantité impressionante de techniques et de méthodes différentes, rigoureusement classées selon leurs formes, leurs forces et leurs fonctions respective, toutes variables et modifiables selon la zone à traiter, le genre de déséquilibre, l’âge ou la constitution de l’individu.

 Le massage chinois n'est pas un massage "détente et bien-être", c'est l'une des branches principales de l'éthnomédecine ancestrale chinoise, au même titre que la pharmacopée, l'acupuncture-moxibustion, la diététique etc... et à ce titre il agit sur des troubles et des maladies, des dérèglements profonds de l'individu et non plus seulement sur sa structure physique.

Il existe différentes approches au massage chinois, citons par exemple le, zhèng gǔ tuī ná 正骨推拿, une pratique à cheval entre l'orthopédie et l'osthéopathie, qui vise essentiellement les mobilisations du système osthéo-articulaire let le réalignement de la structure..

Nous pourrions citer également le, xiǎo ér tuī ná 小儿推拿, ce massage pédiatrique très efficace pour les pathologies et troubles infantiles. Bien d'autres variantes du massage chinois traditionnel existent et ont chacunes leur intérêt

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拔罐 Bá Guàn - Ventouses

Cette technique très ancienne est utilisée en Chine depuis des milliers d’années, mais elle était également très courante dans notre culture il y a encore quelques générations de cela. C'est une pratique universelle que l'on retrouve dans de nombreux pays du monde.

 La pose de ventouses est le plus souvent utilisée pour mobiliser le Qì , le sang et les liquides, et relancer leurs circulations car lorsque ces derniers stagnent, ils engendrent alors des douleurs et/ou des sensations génantes dans la(les) zone(s) atteinte(s) par ces stagnations. L’aspiration par les ventouses vers la surface du corps, va alors libèrer/débloquer en profondeur les zones congestionnées et douloureuses.

 On utilise très souvent également cette technique en début d’atteinte par des pathogènes externes (rhume, grippe, angine, courbature…), afin de les empêcher de pénétrer plus en profondeur dans le corps, un peu à l'image du guāshā qui va attirer à la surface du corps,  le Xié Qì 邪气 (Qì pervers/ Energie perverse)

 Dans les anciens temps les ventouses étaient surtout faites en cornes de bovidés ou en bambou, mais aujourd'hui , elles sont surtout en verre, en plastique et parfois même en silicone souple. …

En insérant une flamme dans la ventouse avant de la poser sur la peau,  un vide d’air est engendré, créant ainsi une aspiration qui va entrainer avec elle, la peau du patient.

Il existe différentes manières d'appliquer un traitement par les ventouses, dont les plus courantes sont la technique de ventouse fixe,  technique collée/décollée, ventouses avec saignée, ventouse glissée sur la peau (préalablement huilée). Cette dernière est très en vogue actuellement pour son action sur la cellulite. Efficace pour l’amincissement, elle améliore la qualité de la peau et facilite la transformation des tissus adipeux, entre autre!

刮痧療法  Guā Shā Liáo Fǎ - Traitement par le grattage

 Le Guā Shā 刮痧 est un terme chinois souvent traduit par "gratter le sable" ou encore "gratter le vent".

En effet, le caractère chinois 刮 guā signifie "gratter, frotter, racler" et le caractère chinois suivant 痧 shā signifie "choléra/scarlatine", maladies pour lesquelles il était très utilisé dans le passé. 

 Le guā shā consiste à gratter principalement le dos, mais aussi n'importe quelle autre zone du corps, à l'aide d'un outil plat, pendant plusieurs minutes jusqu'à l'apparition du fameux "shā" qui se manifeste sous formes de multiples points ou de traces rouges ou bleus/noirâtres selon la quantité de toxines à évacuer de l'individu. Cette techniques appartient aux méthodes de détoxication dont le principe est d'aller chercher la toxine contenue en profondeur du corps pour l'amener progressivement vers la surface afin d'y être libérée.

 L'outil utilisé, confectionné autrefois en corne de bovidés, en bois, en céramique, en métal ou parfois même en jade est aujourd'hui principalement en laiton ou en plastique pour des raisons évidentes d'hygiène.

 C'est une techniques relativement impressionnante, de part la couleur et l'aspect que peut prendre la zone aprés le traitement fini, mais qui est sans aucun danger !

 En effet en asie c'est une technique familiale très utilisée dans les foyers en cas de début de refroidissement (rhume,grippe,coup de froid avec courbatures...), en cas de douleurs ou de blocages articulaires ou musculaires. Il est très courant qu'une grand-mère "gratte" sa famille avec une cuillère en porcelaine ou une pièce de monnaie.

Nombreux pays d'asie du Sud-Est utilisent et ont leurs appélation pour cette technique. Notons par exemple: Cạo Gió (au Viet Nam), Kerokan (en Indonésie), Kos Kchiol (au cambodge) etc...

Aujourd'hui le guā shā devient très populaire en occident, car de plus en plus de femmes l'utilisent à des fins esthétiques. Elles grattent légèrement les zones du visage afin de faire circuler le sang et les liquides et ainsi retrouvent "une peau de bébé", il est aussi souvent utilisé dans le cas d'un "lifting" pour combattre les rides et ridules.

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D'autres techniques

L'éthnomédecine chinoise possède une très grande quantité de techniques et de méthodes diverses dont les principales ont été brièvement évoquées plus haut.

Cependant il existe encore des outils utilisables dans nos cabinets ou en famille, qui sont pour la plupart d'entres eux, plutôt simples à appliquer et d'une grande efficacité thérapeutique.

Il s'agit des "traitements externes" ou autrement dit, les techniques qui passent par l asurface du corps, autrement dit, notre peau!

Nous pouvons citer quelques exemples de traitements externes dont certains sont (ou ont été) connus et pratiqués en occident par nos grands-mères, mais qui sont malheureusement tombés en désuétude alors qu'en Asie, ils restent des traitements reconnus et pratiqués quotidiennement.

Les compresses médicinales chaude (yào wèi 藥熨)  qui sont surtout utilisées pour les enfants en bas âge, les emplâtres d'herbes médicinales (gāo yào 膏药), les onguents (gāo 膏), la moxibustion (ài yè 艾叶),

les alcoolatures médicinales (yào jiǔ 药酒), le "grattage du vent" (guā shā 刮痧), les  cataplasmes médicinaux (ní fū jì 泥敷剂), ou encore les huiles essentielles.

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